Vive les Alpes ! France Suisse Italie Autriche Allemagne

[Charles33]

Sont casse-pied ces gens qui reviennent de vacances et vous imposent leur séance diapos
Tant pis, vous allez y avoir droit aussi !

Voici le récit très raccourci de notre balade dans les Alpes début août.

L’équipage :

1) Mon épouse et son sèche-cheveux sur sa 1000 Raptor construite par Cagiva pour énerver tout le monde. Le 1000 Raptor a été dessiné par Galluzzi, le père du Monstro. Le cadre est un MV Augusta et le moteur est une émanation du TL 1000 de Suzuki. Du pur Roadster couillu !

2) Votre serviteur sur la R1200R de 2008 et ses valises (tout excité le Charles ; c'est mon premier voyage avec cette bavaroise)


L’esprit du voyage :

Visiter cette partie de l’Europe qu’on ne connait pas : Suisse, Autriche, Italie du Nord, Allemagne. Bref le monde de la bière, alors que nous roulons habituellement du côté de l’huile d’Olive et du vin.
L’idée est aussi de rendre visite à des amis tout au long du parcours, pour le plaisir de la rencontre et pour qu’ils nous aident à découvrir leur pays.

Premier jour : Bordeaux Brioude
Pas grand-chose à dire. Comme d’hab, l’autobeurk pénible jusqu’à "Périgueux EST", puis l’ancienne N89 déclassée en départementale assez sympa, mais surtout de superbes coins à virolos après Tulle vers Argentat, Pleaux, Mauriac etc..
Nous sommes hébergés chez un ami mécanicien moto qui a dans son garage une splendide Ratier, cas particulier, elle arbore un bicylindre à plat. On l’appelait la BM française. C’est sûr, nous commençons la remontée dans le temps aux sources du flat, bien qu’encore loin de la Bavière.





A suivre...

[Charles33]

Deuxième jour : Brioude Grenoble

Pas si génial que ça : du monde sur la route, de la chaleur, du « tout droit ». Sauf la partie ardéchoise vers Lamastre qui est un vrai bonheur, une orgie de virolos, bon comme une glace aux châtaignes avec du sirop de marron.

[Charles33]

Troisième jour : Grenoble Reckingen

Direction la Suisse avec nos grosses valises.
Quelques belles enfilades avant la frontière, le Col de la Forclaz est un régal (pas seulement une marque de Décathlon).

On nous avait dit "pis que pendre sur la Suisse" : « Ils roulent très lentement, personne ne bouge une oreille, les amendes sont gigantesques, on te regarde comme un délinquant si tu fais mine de remonter une file » etc..
Les gens ne disent pas la vérité. C’est pire !

La vitesse est limitée à 80, avec de nombreuses parties à … 40 ! et tout le monde roule en dessous, on ne dépasse jamais à causes des lignes blanches. Toute la plaine de Martigny à Brig a été infernale. Nous y avons roulé quasi au pas sous la chaleur d’août.

Ensuite, les paysages sont devenus très beaux et les routes intéressantes, mais il s’est mis à pleuvoir. Quel dommage de passer le Furkapass, l'Oberalppass et quelques jolies villes comme Disentis sous une pluie de novembre !
Nous sommes arrivés au village de Reckingen fatigués et énervés. Nous n’avons pas vraiment profité des magnifiques expositions de nains qui décoraient tous les jardins.
Reckingen, c’est un peu « Maison et Jardins » en vrai. Je ne pensais pas que ça pouvait exister.

[Charles33]

Quatrième jour : Reckingen Bormio


Un bien beau road qui passe par le Furka Pass, Davos, Zernez, Livigno, mais hélas sous la pluie et dans le brouillard. A refaire par beau temps car les paysages entrevus valaient la peine.

Notre étape est un peu au carrefour de la Suisse, de l'Italie et de l'Autriche. Bormio est une fausse ville italienne. En fait le style de vie y est plus proche de celui de la Suisse , la preuve, à 20:30 h on vous dit qu’il est trop tard pour dîner.

Pour l'architecture, en revanche, nous étions bien chez les cousins des toscans, avec la montagne en prime comme paysage de fond. La vaste place en pente de l’église principale rappelle Sienne et les grandes maisons de ville font penser à l'Emilie Romagne.

La plupart des maisons laissent voir les fresques originales en évitant de crépir les vieux murs de pierre. On se plait à penser que toute la façade arborait ces belles peintures polychromes généralement d’inspiration religieuse ou simplement géométriques et décoratives.

L'Italie se fait aussi sentir par la densité des épiceries fines et des boutiques de mode, bien plus nombreuses que de l'autre côté des frontières suisse et autrichienne.

Bormio a un voisin qui ne laisse pas la gent motarde indifférente. J'ai nommé le Col du Stelvio. Nous n'avons pas résisté et nous l'avons emprunté pour gagner l'Autriche.

48 virages en épingle dans un splendide paysage, c'est beau.. Mais ça lasse, Confronté à une telle orgies de virages à 180°, on réalise que le plaisir en moto provient de la variété des courbes sur un parcours. Ici, l'enfilade devient un peu monotone, d'autan que le plaisir est gâché par la circulation assurée par les motos, les vélos et quelques bus.

Le sommet du col est sans doute l'endroit du monde où on rencontre le plus de motards au mètre carré. On est pas habitués nous autres petits français, toujours minoritaires même dans nos spots les plus courus à deux roues comme le Mont Aigoual ou les Gorges du Tarn.

Cette surpopulation motarde n'est pas désagréable, mais nous sommes ici pour rencontrer la nature et ses paysages magnifiques. Nous ne resterons donc que le temps d'un café (expresso bien sur).

[FlatFab]

48 virages en épingle dans un splendide paysage, c'est beau.. Mais ça lasse, Confronté à une telle orgies de virages à 180°, on réalise que le plaisir en moto provient de la variété des courbes sur un parcours. Ici, l'enfilade devient un peu monotone, d'autan que le plaisir est gâché par la circulation assurée par les motos, les vélos et quelques bus.

Je plussoie, comme on dit.
Epingle, ligne droite, épingle, ligne droite, épingle... Au bout d'un moment, c'est répétitif et même plus drôle.
C'est pourquoi je préfère au final la moyenne montagne ou certains coins de haute montagne avec une plus grande variété de virages.
Les cols alpins, c'est formateur et marrant au début, mais au bout d'un moment, on s'en lasse...

M'enfin bon, en ce moment, je dirais pas non, quand même !

[Charles33]

Au fait !

Vous ai-je dit que notre meilleur guide et fournisseur de road a été un excellent ouvrage :

Les Alpes à moto de M. Michelin


Il a été en grande partie réalisé par un certain.....

...Fabien.

Et oui, c'est lui !

[Charles33]

Sixième jour : Bormio Garmisch

Dans un élan de coquetterie remarquable, nous nous sommes rendus à Garmisch APRES les BM days !!
Aussi, lors de notre passage, le pourcentage de motos de marque BMW dans les rues était drastiquement tombé à 97 %.
Pour y arriver, nous avons traversé le Vorarlberg et le Sud Tyrol. C’est une des parties que nous avons le plus appréciées. La vitesse est limitée à 100 Km/h, de quoi se faire plaisir dans les virolos tout en restant dans la légalité (ou presque). Splendides paysages de montagne, routes impeccables, des usagers, sinon facilitant, au moins respectueux des motards. Des charcuteries et des fromages excellents.
Ici plus qu’ailleurs nous sommes à Motardland, les commerçants nous adorent
Deux jours sur place ont permis de se fondre à la fois dans Innsbruck et son ambiance Mittel Europa, et dans les paysages de montagne tout proches (sillonnés de sentiers de randonnée). Nature et Culture !

A Innsbruck, Nous eûmes la chance de tomber sur une mini fête de la bière qui nous a permis de mesurer la variété des saucisses et poissons panés offerts aux estomacs tyroliens. Ambiance unique avec un chanteur qui reprenait des tubes de Claude François en allemand sur des rythmes improbables.









Nous reviendrons dans le Vorarlberg et le Sud Tyrol. C'est certain !

[Charles33]

Septième jour : Garmish Tiefenbroon (Forêt Noire)

Tel des instituteurs émoustillés se rendant en pèlerinage à la CAMIF, nous avons visité le magasin LOUIS.DE de Bregenz. C’était pile sur notre route pour aller en Forêt Noire.
Accueil sympa, joli magasin (ça rappelle un peu MAXXESS) mais nous n’avons rien acheté. J’en ai profité tout de même pour essayer les tailles des marques maison pour ne pas me tromper quand je commanderai sur Internet.
Quelques bykers poilus barbus et tatoués occupaient l'entrée d'une manière peu amène, dénotant avec le style plutôt bon genre et propret du magasin. Bien qu'en "R" ce jour là, mon sang de trailiste m'a fait couper à travers le terre plein pour sortir du parking du magasin. Je n'avais pas envie de négocier mon droit de passage par le bitume encombré de leurs tracteurs américains.

Juste à côté, à 200 m en allant vers Bregenz centre, il y a un petit port de plaisance qui offre un lieu idéal de pique-nique sur le Lac de Constance.
C'est un endroit charmant pour une pause détente. Tables au bord des pontons, eau, toilettes, la vue magique sur le lac et quelques promeneurs avec serviette et lait bronzant. Si vous n'avez pas de pique nique, un bateau à quai fait office de restaurant.

En route pour la Scharzwald ! J'avais prévu un itinéraire sympa par l'est de la Forêt Noire, mais faute de temps nous sommes restés sur des routes un peu plus passantes. Le Lac de Constance est resté très longtemps sur notre gauche. Se dévoilant par ci par là au hasard des virages et des points de vue. Une fois qu'on l'a franchement dépassé, la route de plaine n'est pas vraiment moche, mais bien en dessous de ce que peut offrir la région si on choisit mieux son itinéraire.

Un ami nous attend à Tiefenbroon vers Pforzheim. Demain il nous fera découvrir son jardin secret fait de routes magiques. D'ailleurs, au fur et à mesure qu'on s'approche de chez lui, le paysage est de plus en plus vert, de plus en plus bucolique. Les balles de blé sont bien rangées dans les champs, le soleil rasant du soir nous offres des couleurs dignes de la vallée de la Loire. Les maisons sont impeccables, les auberges accueillantes. Nous avons le sentiment d'être au cœur de l'Allemagne profonde, riche et rurale.

[Charles33]

Est-ce que je n’aurais pas un peu oublié de terminer mon CR ?

Bon, nous voici chez notre ami Benedikt et sa famille à Tieffenbronn au cœur de la Forêt Noire.
Une fois de plus l’accueil est exceptionnel chez ce cagiviste rencontré lors des rassemblements de la marque. Mais notre ami a aussi une splendide CORSARO (Moto Morini) dans son garage, et c’est au guidon de ce pur roadster qu’il va nous faire visiter les routes des environs.

Nous avons roulé toute une journée dans un quadrilatère Pfozheim, Baden Baden, Stuttgart, Freudenstadt. La forêt est magnifique et a la particularité de connaitre du relief important qui culmine à 1 000 m environ.
Ce relief multiplie encore le plaisir des virages omniprésents et du revêtement absolument parfait. Nous n’avons pas vu un gravillon, pas une ornière, pas un trou. Juste parfois un peu de boue sur la chaussée laissée par des engins agricoles.




La circulation est très faible entre les petites villes. Les allemands roulent efficace. Ils n’encombrent pas longtemps la route pour se rendre d’un point à un autre. La limitation est à 100, ils roulent à 105, 110 parfois et c’est déjà beaucoup compte tenu du profil viroleux de tous les axes.
Cette journée a été un pur plaisir motard, un banquet, une orgie. Benedikt a cravaché ses 140 Cv sur ces routes qu’il connait par cœur. Ça nous a fait une belle leçon de pilotage, sans avoir le sentiment de prendre de risques (mais sans cet ouvreur de talent, nous aurions roulé moins fort).
Nous n’étions pas en excès de vitesse, 100, c’est beaucoup dans les virolos serrés. Mais l’adrénaline a parfois coulé à flot

Quelques moments bien agréables ont ponctué la journée : la dégustation d’un authentique « Forêt Noire » dans une auberge en haut d’un col, des glaces bienvenues dans les jolies bourgades et un arrêt avec vue splendide de l’Alsace au-delà du Rhin (photo).






Ce passage en Allemagne nous a tellement comblés, qu’on n’a même pas pensé à se faire une petite pointe no limit sur une autoroute. Pas grave. Nos roadsters ne sont pas faits pour la très grande vitesse (et nous non plus).
Prochaine étape : Besançon chez d’autres amis motards.