Salut à tous, tous mes voeux pour cette année 2007.
Pour bien la commencer, je ressors une petite merveille que certains connaissent déjà (Par Fredo the Globule MJ 22 juin 06) :
DU PLAISIR ET DE LA LIMITE
La moto est une source de plaisir, voire de jouissance.
In-con-tes-table.
Ça s'appelle enfoncer une porte ouverte. Bon. Mais ousske c'est le plaisir, la jouissance? Ça dépend.
Y en a que c'est la zone rouge, un rupteur sinon rien, faut que ça gueule; d'autres que c'est le compteur sur 3 avec deux zéros derrière; d'autre que c'est péter une pendule sur un tour de trois ou quatre kilomètres; d'autres encore que c'est d'user les pneus séparément, un coup l'arrière, un coup l'avant, le moins possible les deux en même temps, avec les pieds en l'air, une main dans le dos, la frangine qu'a la tête qui frotte le bitume et je t'en passe. Tout ça c'est de l'adrénaline, un peu trompe-la-mort, ça mange pas de pain. Donc le plaisir, c'est chercher la limite ?
Oui, mais non.
Y’a aussi les ceusses qu'y faut qu'y roulent, tout le temps, toujours, partout, des milliers .de bornes, de préférence sous la pluie verglagla derrière un 30 tonnes, armes et bagages, antibrouillard obligatoire; rafistoler les durites sous la pluie sous un pont à deux du mat' ; te démerder d'une crevaison inopportune sur la bande d'arrêt d'urgence, les poids lourds qui passent à donf te caressant le bas du dos; la gamelle au p'tit matin sur une traître traînée de gazole, de celle qui t'ensuque pour le restant de la journée; les 200 bornes par - 10° qu'il te faut 28 cafés d'affilée pour commencer à te réchauffer, qu'à la fin tu sais même plus pourquoi que tu trembles. Le masochisme héroïque. Donc, le plaisir, c'est chercher la limite ?
Oui, mais non.
Y en a que c'est le frisson de l'équipement, la meule rutilante magnifique, blindée d'accessoires hors de prix qui te font tripler le prix d'achat de la mob en moins d'un quart d'heure chez le marchand de verroterie. Le un quart d'heure d'automutilation bancaire. Du sadisme? D'autant qu'avec le déguisement qui va bien, tout cet attirail en cuir noir, là, c'est tellement érotico-dominato-chevaleresque. Et pis, ça se discute pas, être le plus bô, que tout le monde me regarde, ça n'a pas de prix; et pis t'as vu ma zessegon, derrière sur son strapontin comme elle est bien assortie, si ça décore bien? Le grand frisson du crédit à la conquête de l'inutile. Donc le plaisir, c'est chercher la limite ?
Oui, mais non.
Y en a qui jurent que par l'authentique, le vrai, l'unique, le truc comme on en fait plus, comme on en fera plus, .le dernier des Mohicans, le collector que même l'air dans les pneus il est d'origine. Du cambouis jusque dans les oreilles. Là-bas, au fond du sombre garage, des soirées interminables, des week-ends entiers à contrôler indéfiniment le va-et-vient du piston, la montée de la tige de culbu, le coulissement du boisseau, astiquer le gicleur, le tout coincé entre un calendrier de pin-up et une culasse défraîchie. Deux sorties dans l'année, la première 6 km avant que la bielle traverse le carter, la deuxième 33 km, mais là c'était la boîte. Au mieux, retour sur la remorque. Six mois de boulot à chaque fois. Faut que ça pète ou que ça dise pourquoi. Donc le plaisir, c'est chercher la limite ?
Oui, mais non.
Y a quand même un truc dont y faut qu'on parle, toi et moi, entre adultes. C'est bien bô, tout cet outrageant plaisir, cette débauche de souffrance magnifique, cette mise en scène superbe de l'érotisme mécanique, cet obscur onanisme lubrifié au ricin. Mais ousskil est, le point G dans tout ça ? Le truc qu'il te faut chercher et chercher encore, que tu l'atteindras pas à chaque fois, ou alors toujours plus loin, toujours plus haut. Le truc qui te saute à la tronche un jour que tu t'y attendais plus. Le truc que tu mettras une croix sur ton calendrier quand ça va t'arriver. C'est que ça se prépare, faut un max de préliminaires pour y arriver. Un jour que t'es en forme, que tu sors pas du bistrot, la bonne météo, chauffer la bête, la brutaliser juste ce qu'il faut avec juste ce qu'il faut d'accessoires de qualité, faire monter le boudin en température, choisir tranquillement et avec soin le lieu favorable.
Et là, quand t'auras tout en main, bien sous contrôle, tu pourras te lâcher, laisser aller, connaître le bonheur, la grosse étincelle, effleurer le bitume, laisser traîner cet insignifiant ergot, frotter délicatement ce petit clito métallique, làààà, juste au bout de ton cale-pieds...
Du plaisir et de la limite ....
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- Jean
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Si on travaille pour gagner sa vie, pourquoi se tuer au travail ?
Le bon, la brute et le truand (Tuco)
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Génial Jean!
Je ne connaissais pas mais je suis sûr que tout le monde se retrouvera dans un (ou parmi) de ces 4 portraits.
Perso, il y a des fois où je pense ne pas être loin de ce fameux point, de cette extase totale sur deux roues que tu décris ci-bien...
Mais il reste des progrès à faire!
Motivé le gars!
Je ne connaissais pas mais je suis sûr que tout le monde se retrouvera dans un (ou parmi) de ces 4 portraits.
Perso, il y a des fois où je pense ne pas être loin de ce fameux point, de cette extase totale sur deux roues que tu décris ci-bien...
Mais il reste des progrès à faire!
Motivé le gars!