Coucou le Monde!
Je viens ici vous raconter une petite histoire.
Non, en fait elle n'est pas petite, vous savez bien que je ne sais pas faire court!
Mais pour les courageux lecteurs, c'est promis, ça devrait vous amuser:
Il y a fort fort longtemps, alors que j'étais une toute jeune femme, j'étais responsable d'un salon de coiffure.
Un jour, je suis en train de couper les cheveux à une cliente et ma collègue fait de même à sa cliente. C'est alors qu'elle vient me donner un petit coup de coude en me disant "Griselda, regarde". Je me retourne et vois la cliente de ma collègue assise dans son fauteuil, la tête penchée en avant et les épaules qui semblent dire "je ne sais pas!". Si, si, des épaules ça causent. Que font les vôtres quand vous dites ça? Ça y est, vous visualisez? Impec, on continue.
L'expérience du travail sur du public m'évoque une réflexion pour le moins peu empathique: "Encore une bizarre! Qu'est ce qui lui prend?" Oui je sais, j'étais jeune et stupide...
La cliente commence à glisser de son fauteuil et menace de se faire mal. Je me précipite, l’attrape par les épaules, la bascule en arrière dans son siège avant qu'elle ne tombe par terre. Je l'ai déjà dit, je suis inexpérimentée et donc je fais comme ça me vient. C'est là que ma cliente, ma collègue et moi-même découvrons le visage de cette cliente dans dans le miroir...
On dirait une scène tout droit sorti de "L'exorciste", yeux révulsés, écume aux lèvres et visage déformé par les spasmes.
Ma collègue, terrorisée, bras ballants, recule, elle pense qu'elle est décédée me dira-t-elle plus tard.
Pour en avoir entendu parlé, je pense que c'est une crise d'épilepsie.
C'est bon, jusque là tout le monde me suit? Et accrochez vous, collez une musique à la Beni Hyle en lisant la suite:
En quatre enjambées, je détale comme un lapin. Fonce chez notre voisin, le fleuriste en criant "
Au secours". Il n'est pas devant moi?
Moins de trois secondes plus tard, je suis chez la Marchande de Légumes juste à côté, de son petit nom Martine, toujours bras en l'air en criant "
A l'aide!". Ouf, elle est là. Je l’attrape par les épaules et la secoue (oui j'ai un truc avec les épaules semble t il!) et lui lance quelques chose comme "
Cliente, épilepsie, salon". Pour la syntaxe on repassera plus tard. Dans un calme olympien, malgré que je la secoue toujours, elle me répond "
OK, ma sœur est épileptique, je sais quoi faire. Retourne auprès d'elle, je verrouille ma porte et j'arrive". Son excellent conseille, loin de calmer ma panique, je répond "
OK"
Mais, va savoir pourquoi, tout de go, je traverse la route en courant pour débouler chez Ali, celui qui tient le Bar-Tabac. Comme dans les mauvais films je lance très vite un "
J'ai une cliente qui fait une crise d'épilepsie au salon: qui peut m'aider?". Notez que j'apprends très vite, je peux maintenant faire une vrai phrase. Stupeur et tremblements: personne ne bouge, ne répond. Désappointée que personne ne comprenne l'urgence de la situation (et ne puisse me sauver de mon marasme?!), je lance à Ali "
Ben alors, bouge! Appelle les pompiers!!!". Sans attendre sa réponse je m'élance dans la rue, la traverse (toujours sans regarder, ah bravo!) en me disant que je suis stupide, je n'ai qu'à appeler les pompiers moi-même.
Arrivée dans le salon, je me jette sur le téléphone... que ma collègue tient à la main. Elle me demande ce que je fais? Je lui répond que j'appelle les pompiers. Elle me fait remarquer que c'était ce qu'elle faisait jusqu'à ce que je lui prenne le combiné. Je m'incline et le lui rend instamment!
Là, je l'entend dire
"
Allo? Les pompiers? Vite, vite, il faut venir nous avons une cliente qui fait une crise d'épilepsie! ... quelques secondes de silence puis
-
Ben comment ça ou ça??? Ici, évidemment!!! ... quelques secondes de silence puis
-
L'adresse??? Griselda, c'est quoi l'adresse d'ici?"
Me voilà en quette d'une carte de visite de notre salon pour trouver le précieux renseignement, alors que nous sommes en coin de rue et qu'il suffisait de lever la tête pour voir par la vitrine la plaque de coin de rue indiquant son nom... au cas ou au bout de 7 ans j'avais un trou de mémoire...
En attendant, heureusement notre calme Martine était bien venue promptement, placer la cliente au sol et en position latérale de sécurité puisqu'elle n'avait plus de spasme et avait donné les instructions à ma collègue qui était restée, jusque là, statufiée.
Les pompiers ont pu nous trouver (assurément plus efficacement après le coup de téléphone plutôt que mes "Au secours" bras en l'air en courant dans tous les sens!), ont emmener cette cliente qui nous a fait peur surtout parce c'était une crise plus impressionnante que dangereuse.
Après débriefing de ce qui s'était passé je me suis dit qu'il serait profitable d'être un peu moins godiche la prochaine fois parce qu'on le veuille ou non, un jour ou l'autre on sera confronté à une situation d'urgence.
Depuis j'ai fais la formation PSC1 (2 fois) et reviens chaque année pour notre CPM de ce dimanche et j'atteste son indéniable utilité.
PS: l'histoire racontée ci-dessus est l'exacte vérité et aucun détail n'a été amplifié, croyez moi! Si j'accepte de me ridiculiser en la racontant (tant pis pour mon honneur) c'est pour expliquer combien c'est important d'être informé avant une situation stressante.