Sale, le propre du motard prudent?
Publié : mar. nov. 15, 2011 20:31
RV le 5 décembre à 8h30 au foyer, plein fait et pression des pneus vérifiée.
P.S. :
Obsédé de sécurité en moto, j’ai constaté que la manière la moins dangereuse de pratiquer notre passion - hors lecture de magazines spécialisés quadri chromiques dans des toilettes stables ou rédaction de posts typés « courrier des consommateurs » qui fleurissent particulièrement en hiver sur ce forum- était de laver amoureusement nos jouets à roulette, les oindre de bains moussants et parfumés avant de passer délicatement la peau de chamois et les vaporiser de « Fée du Logis » pour un reflet nacré parfait sous l’ampoule du garage. Cependant la nature négligente de certains motards peut parfois l’emporter et amener à n’envisager cette saine activité qu’une fois leur bécane vraiment vraiment très sale, voire immonde, dégueulasse quoi… Moins de motos sales, c’est pourtant moins d’accidents puisque les conducteurs qui s’entortillent avec leurs engins de malheur autour de platanes comme des décors lumineux sur un sapin de Noël n’auraient bien sur pas connu de tels déboires s’ils s’étaient contenté de défouler leur humeur guerrière une éponge savonneuse à la main.
C’est là que ce bien brave Tonton Rider intervient et rend évident ce passage par la case nettoyage en ouvrant ici une occasion privilégiée de rendre enfin votre moto complètement immonde, en faire un vrai tas de boue, une bouse informe, une horreur qui vous vaudra pas moins de 4h de nettoyage musclé dans ses recoins les plus intimes pour lui rendre sa couleur d’origine et la chatouiller sous les ailettes des cylindres, soit pratiquer enfin votre passion des motocyclettes en toute sécurité. Ce qui suit vise donc à vous garantir une moto répugnante au point de rendre son nettoyage évident.
Ceux qui n’ont pas bien réalisé toute la générosité de ma proposition peuvent remonter dès maintenant au début du post avant d’essayer de bien capter la suite. Je les attends en stationnant en sécurité, warning en marche.
...
…
C’est bon, là ? Alors je mets le clignotant gauche et je continue.
Le plan:
Décembre, la pluie, le froid, la boue, l’aube tardive, les revêtements huileux et semés d’embuches informelles voire glissantes… moi j’adore ces conditions qui, sans excès de vitesse, réclament attention, anticipation, confiance et maitrise technique dans une ambiance grise propice à une douce mélancolie délectable: un truc comme ça- clic-. Dans mon cerveau malade a dès lors germé l’idée vénéneuse d’un parcours qui ignorerait superbement autoroutes, 4 voies, nationales, et condescendrait à recourir, mais alors vraiment au minimum du minimum, au réseau départemental, pour faire enfin la part belle au réseau de chemins vicinaux, les seules vraies stars de cette confidentielle production d’art et d’essai. Bref, un truc qui ne concernera bien sur pas âmes faibles, petites natures, matamores de forums, maladroits, timorés, inquiets mécaniques, quasi grabataires, gros lourds soudeurs de poignées de gaz, aimantés de la zone rouge ou vaniteux sur la seule apparence de leur moto béquillée . Non, là l’objectif c’est de finir rincé, crevé, doigts gourds sur un godet de vin chaud à la canelle, un chocolat ou même un thé (j’en connais qui…), tandis que les vestes fument leur buée du diable dans un modeste estaminet de campagne et qu’on a le rire si facile avec des copains de route qui ont d’un coup tant de choses à partager.
J’ai dans la besace un parcours de 3h (moyenne horaire de l’ordre de 40km/h) qui nous ferait poser les roues sur ces trésors ruraux désuets balisés de calvaires moussus dont la circulation est réglée par des batards menaçants déboulant à fond de 6 des cours de ferme, vrombir heureux sur ces minces rubans de goudron craquelé dont la partie centrale laisse échapper parfois quelques bouchons d’herbes, croiser au plus près de tracteurs ondulants, nous risquer sur ces bidules routiers insensés qui ne sont même pas sur des cartes au 1/150 000 en ces zones étranges où flotte sous l’odeur des terres gorgées d’eau comme un relent d’exploration, dilatent la pupille derrière les visières troublées par la buée tenace, accélèrent le cœur entre appréhension et désir, réjouissent les humeurs et foutent des courbatures à des muscles qu’on n’imaginait même pas avoir sur soi au départ.
Certes, dans le même laps les jetsetters font Paris/ New-York en fauteuil inclinable, les autoroutes vous montent facilement dans le centre de Paris au son de la FM, les 4 voies emmènent boire une bolée chez nos bons amis de la fin de la terre bretonne, les nationales vous conduiraient déprimer à Limoges, les départementales feraient même croire que vous êtes devenu motard juste parce que vous avez une moto lors d’une belle virée vers Saumur. Là non, on change de limonade, on renverse les jumelles pour errer inutilement dans ces lieux d’ailleurs tant ils sont à coté, les Pierre Blanches, Gergaudière, Vaulx, Haute Bérangerie, Languin ou Belan dont personne ne connait l’existence et où on n’a rien à faire, rien à voir, rien à raconter. Un truc inutile dans lequel le but du but serait dans le chemin du chemin.
A titre exceptionnel, l’usage d’un bicylindre à plat, même s’il reste fortement recommandé, n’est même pas obligatoire (l’organisation décline donc tout frais de rapatriement). C’est gratuit, les adhérents de la CASIM 44 profiteront de surcroit d’une réduction supplémentaire de 50% sur ce tarif d’appel et vous pourriez même tenter de vous faire rembourser la différence par le Ministère des Finances si vous trouvez moins cher ailleurs, sur simple envoi du justificatif d’inscription accompagné d’au moins 5 avis d’excès de vitesse récents.
Cette promesse de route glissante, froid pénétrant, humidité brumeuse et moyenne lamentable devrait rallier un nombre impressionnant de tarés enthousiastes.
Je quitterai le foyer à 8h30 (lever du jour sur Nantes à 8h36), peut-être acoquiné de sbires ayant au moins le VISA I en poche ou qui se sentent à l’aise sur route hostile, tous séduits par le joli parcours de la balade du « CPM officiel » du 19 novembre -merci Simon! -qui concernera lui tout le monde, même les moins matinaux (venez nombreux, en plus il y a l’AG à suivre !). Je cherche une demi douzaine de contrebandiers de la route, pas plus. Pour éviter l’absence de valeureux copains historiques qui ne réussiraient pas à se rendre disponibles, j’ai même vraiment pris de l’élan sur l’agenda.
Qui?
Et s’il n’y avait finalement personne pour accompagner ce "plan à la con", il restera au moins une BM, dont la couleur d’origine était bien noire, pour aller emmerder les lapins et trouver que c’est un vrai luxe de rouler ainsi vers la Grange -clic-, à l’heure où mes compatriotes se décerneront une grasse matinée. Et dès 14h, j’attaquerai le nettoyage de Germaine, en espérant avoir fini avant la nuit. Sans aucun risque de sortie de route.
Ride safe !
P.S. :
Obsédé de sécurité en moto, j’ai constaté que la manière la moins dangereuse de pratiquer notre passion - hors lecture de magazines spécialisés quadri chromiques dans des toilettes stables ou rédaction de posts typés « courrier des consommateurs » qui fleurissent particulièrement en hiver sur ce forum- était de laver amoureusement nos jouets à roulette, les oindre de bains moussants et parfumés avant de passer délicatement la peau de chamois et les vaporiser de « Fée du Logis » pour un reflet nacré parfait sous l’ampoule du garage. Cependant la nature négligente de certains motards peut parfois l’emporter et amener à n’envisager cette saine activité qu’une fois leur bécane vraiment vraiment très sale, voire immonde, dégueulasse quoi… Moins de motos sales, c’est pourtant moins d’accidents puisque les conducteurs qui s’entortillent avec leurs engins de malheur autour de platanes comme des décors lumineux sur un sapin de Noël n’auraient bien sur pas connu de tels déboires s’ils s’étaient contenté de défouler leur humeur guerrière une éponge savonneuse à la main.
C’est là que ce bien brave Tonton Rider intervient et rend évident ce passage par la case nettoyage en ouvrant ici une occasion privilégiée de rendre enfin votre moto complètement immonde, en faire un vrai tas de boue, une bouse informe, une horreur qui vous vaudra pas moins de 4h de nettoyage musclé dans ses recoins les plus intimes pour lui rendre sa couleur d’origine et la chatouiller sous les ailettes des cylindres, soit pratiquer enfin votre passion des motocyclettes en toute sécurité. Ce qui suit vise donc à vous garantir une moto répugnante au point de rendre son nettoyage évident.
Ceux qui n’ont pas bien réalisé toute la générosité de ma proposition peuvent remonter dès maintenant au début du post avant d’essayer de bien capter la suite. Je les attends en stationnant en sécurité, warning en marche.
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C’est bon, là ? Alors je mets le clignotant gauche et je continue.
Le plan:
Décembre, la pluie, le froid, la boue, l’aube tardive, les revêtements huileux et semés d’embuches informelles voire glissantes… moi j’adore ces conditions qui, sans excès de vitesse, réclament attention, anticipation, confiance et maitrise technique dans une ambiance grise propice à une douce mélancolie délectable: un truc comme ça- clic-. Dans mon cerveau malade a dès lors germé l’idée vénéneuse d’un parcours qui ignorerait superbement autoroutes, 4 voies, nationales, et condescendrait à recourir, mais alors vraiment au minimum du minimum, au réseau départemental, pour faire enfin la part belle au réseau de chemins vicinaux, les seules vraies stars de cette confidentielle production d’art et d’essai. Bref, un truc qui ne concernera bien sur pas âmes faibles, petites natures, matamores de forums, maladroits, timorés, inquiets mécaniques, quasi grabataires, gros lourds soudeurs de poignées de gaz, aimantés de la zone rouge ou vaniteux sur la seule apparence de leur moto béquillée . Non, là l’objectif c’est de finir rincé, crevé, doigts gourds sur un godet de vin chaud à la canelle, un chocolat ou même un thé (j’en connais qui…), tandis que les vestes fument leur buée du diable dans un modeste estaminet de campagne et qu’on a le rire si facile avec des copains de route qui ont d’un coup tant de choses à partager.
J’ai dans la besace un parcours de 3h (moyenne horaire de l’ordre de 40km/h) qui nous ferait poser les roues sur ces trésors ruraux désuets balisés de calvaires moussus dont la circulation est réglée par des batards menaçants déboulant à fond de 6 des cours de ferme, vrombir heureux sur ces minces rubans de goudron craquelé dont la partie centrale laisse échapper parfois quelques bouchons d’herbes, croiser au plus près de tracteurs ondulants, nous risquer sur ces bidules routiers insensés qui ne sont même pas sur des cartes au 1/150 000 en ces zones étranges où flotte sous l’odeur des terres gorgées d’eau comme un relent d’exploration, dilatent la pupille derrière les visières troublées par la buée tenace, accélèrent le cœur entre appréhension et désir, réjouissent les humeurs et foutent des courbatures à des muscles qu’on n’imaginait même pas avoir sur soi au départ.
Certes, dans le même laps les jetsetters font Paris/ New-York en fauteuil inclinable, les autoroutes vous montent facilement dans le centre de Paris au son de la FM, les 4 voies emmènent boire une bolée chez nos bons amis de la fin de la terre bretonne, les nationales vous conduiraient déprimer à Limoges, les départementales feraient même croire que vous êtes devenu motard juste parce que vous avez une moto lors d’une belle virée vers Saumur. Là non, on change de limonade, on renverse les jumelles pour errer inutilement dans ces lieux d’ailleurs tant ils sont à coté, les Pierre Blanches, Gergaudière, Vaulx, Haute Bérangerie, Languin ou Belan dont personne ne connait l’existence et où on n’a rien à faire, rien à voir, rien à raconter. Un truc inutile dans lequel le but du but serait dans le chemin du chemin.
A titre exceptionnel, l’usage d’un bicylindre à plat, même s’il reste fortement recommandé, n’est même pas obligatoire (l’organisation décline donc tout frais de rapatriement). C’est gratuit, les adhérents de la CASIM 44 profiteront de surcroit d’une réduction supplémentaire de 50% sur ce tarif d’appel et vous pourriez même tenter de vous faire rembourser la différence par le Ministère des Finances si vous trouvez moins cher ailleurs, sur simple envoi du justificatif d’inscription accompagné d’au moins 5 avis d’excès de vitesse récents.
Cette promesse de route glissante, froid pénétrant, humidité brumeuse et moyenne lamentable devrait rallier un nombre impressionnant de tarés enthousiastes.
Je quitterai le foyer à 8h30 (lever du jour sur Nantes à 8h36), peut-être acoquiné de sbires ayant au moins le VISA I en poche ou qui se sentent à l’aise sur route hostile, tous séduits par le joli parcours de la balade du « CPM officiel » du 19 novembre -merci Simon! -qui concernera lui tout le monde, même les moins matinaux (venez nombreux, en plus il y a l’AG à suivre !). Je cherche une demi douzaine de contrebandiers de la route, pas plus. Pour éviter l’absence de valeureux copains historiques qui ne réussiraient pas à se rendre disponibles, j’ai même vraiment pris de l’élan sur l’agenda.
Qui?
Et s’il n’y avait finalement personne pour accompagner ce "plan à la con", il restera au moins une BM, dont la couleur d’origine était bien noire, pour aller emmerder les lapins et trouver que c’est un vrai luxe de rouler ainsi vers la Grange -clic-, à l’heure où mes compatriotes se décerneront une grasse matinée. Et dès 14h, j’attaquerai le nettoyage de Germaine, en espérant avoir fini avant la nuit. Sans aucun risque de sortie de route.
Ride safe !