Bonjour Mylinette,
Chaîne d’Amitié pour la Sécurité et l’Information des Motards… l’esprit CASIM exige qu’on ne te laisse pas comme ça, plantée sur sur le bord de la route.
Quelques pistes :
-Par delà les techniques enseignées à la CASIM, la maîtrise de sa moto répond en grande partie à des sensations personnelles, car c’est beaucoup « dans la tête que ça se passe ». Comme tu indiques que tu maitrisais le bagage technique avant ton gadin, mon commentaire s’attache davantage au volet « psychotique ». Pour le reste, grouille-toi d’envoyer ton bulletin d’inscription et celui de ton con cubain (Fidel ?) à la CASIM75. Tu ne le regretteras pas.
- Si tu ressens ce besoin de freiner… c’est peut-être que tu arrives trop vite dans les virages. Il est beaucoup plus rassurant et efficace d’arriver un peu lent sur la courbe et de la passer en accélération douce – tu sors plus vite, la vitesse reste constante (le rayon de ton pneu est plus faible sur la bande de peur que sur sa bande de roulement), l’accélération dosée t’aide à « rentrer à l’intérieur » de ta trajectoire et t’apporte de la motricité) que de rentrer sur les freins, le palpitant en folie et avec une machine qui ne veut plus pencher, donc plus tourner. Surtout, ne force pas l’allure (=> risque de gamelle grave ; adapte ta vitesse à ce que tu vois, sois un peu paranoïaque en intégrant qu’il ya peut être, rien qu’une fois, un tracteur arrêté au-delà de ton champ de vision), privilégie plus
le style que la capacité à surmonter l’appréhension. Le warning intérieur, la trouille, c’est la bonne réaction pour éviter de se vautrer => Un beau virage n’est pas un virage où on a eu peur et s’étonne de n’être pas parti au tas. Donc bichonne ton style, on causera vitesse plus tard.
- Au lieu de freiner en entrée, rentre donc une –voire deux- vitesse, exploite à fond le frein moteur, fais bien mordre ton train avant dans la route et fais ronfler le fauve. Bref, en situation normale
tu ne freines jamais, mais tu rétrogrades. Un jeu solitaire, tiens : "un freinage, c’est moins un point". Score à descendre sur une partie bien viroleuse et exigeante… et tu as gagné lorsque tu arrives à 0 points.
- Respire, souris et chante sous ton casque. Arriver heureuse est une vraie technique pour passer tes virages comme une fleur, avec fluidité. Je ne déconne pas, le virage est un plaisir dont on se réjouit avec gourmandise. Ou alors tu es au-delà de ton niveau, ralentis.
- Interdis toi absolument de tenir ton guidon : tes mains sont posées, j’insiste posées, légères, tu ne te retiens absolument à rien, tu pourrais enlever les mains ou poser juste les index. Si tes avant bras se crispent et fatiguent, c’est que tu conduis mal. Si tu as mal aux hanches et aux abdos en garant ton mustang, c’est que tu conduis bien.
- En approche de courbe, relève toi sur ta moto en t’avançant au maximum (veinarde, rien à broyer contre le réservoir…), les genoux serrés et les fesses un petit peu allégées. Naturellement, tu appuieras alors sur tes cale-pieds et ça va commencer à danser dans les enchainements.
- Pour finir un truc qui a pas mal changé mon approche des virages : ne rentre pas la tête dans les épaules, mais au contraire dégage la, « ton casque est tenu en haut par un fil de soie », et pointe le menton un peu plus haut que naturellement : on domine son virage quand on le prend un peu de haut, avec une attitude un peu « crâneuse », c’est toi qui commande ta bécane. Lever la tête, c’est allonger le regard et rentrer dans l’anticipation : le virage devient un « non évènement », tout est géré à l’avance, le film est déjà dans la boite quand tu le passes. Veille à garder ta tête bien d’aplomb (verticale, l’eau ne déborde pas de l’aquarium), si l’inclinaison t’impressionne, tout semble alors moins dangereux.
Voilà, il y a beaucoup beaucoup à rajouter (hé les copains, un coup de main?), je suis sur que les cadors vont compléter cette maigre contribution. Mais comme tu ne pourras pas tout faire en même temps, tu as déjà là matière à t’amuser un peu.
Pour finir je t’encourage à rouler seule, à ton rythme, sans forcer ni vouloir suivre des pilotes qui passent trop vite pour toi, en t’appliquant à tester ces idées et d’autres, en travaillant
un seul sujet à la fois au début. Par exemple: « je me fais 50 bornes de virage sans jamais toucher à mes freins mais avec un droit de tirage illimité sur le rétrogradage » et demain "je roule avec le port de tête -j'ai pas dit tête de porc- d'une craneuse et après demain "j'ai juste les doigts sur les poignées, pas la paume" et après-après demain "je chante Douce France avant chaque virage", etc.... Roule (quel est le con qui a dit ma poule ?), souvent et beaucoup, en contrôlant que tu ne dépasses jamais ton niveau de maîtrise.
Bonne route, tiens nous au courant de tes progrès et découvertes. On se fait les Dolomites, l’été prochain ?
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Ride safe !