Samedi c'était la dernière séance de l'année à la CASIM-77. C'était le moment de faire le bilan de notre progression et de nous frotter au passage de Visa, le premier pour moi.
Comme pour le premier CPM de l'année, ils nous ont fait lever tôt, même encore plus tôt. Cette fois-ci il ne faisait ni nuit ni froid, mais limite caniculaire… Décidément la CASIM met un point d'honneur à former ses stagiaires même dans les conditions les plus désagréables !
Contrairement au premier CPM, la route pour s'y rendre, qui n'a pourtant pas changé, n'est pas longue et désagréable. Après avoir retrouvé les potes à mi-parcours (je parle pas des lâcheurs qui ont préféré gratter quelques minutes de sommeil !), elle prend plutôt des airs de balade.
Arrivés sur place, pas de grande réception à l'hôtel cette fois-ci. Après tout, on a pris le pli et le petit déjeuner est de grand standing. L'occasion qu'on attend tous avant les séances de travail, où tout le monde prend plaisir à se retrouver. Là, l'ambiance est un peu différente, une discussion revient sans cesse. Certains parlent de leur crainte d'échouer, d'autres essayent de les convaincre que ça ne serait pas grave.
Notre président, reprenant son costume de fonction et son talent d'orateur (je t'ai entendu(e) me traiter de lèche bottes !), harangue la foule des stagiaires repus pour lancer la journée de travail.
Pour ceux qui étaient nouveaux avec moi cette année (et pour ceux qui avaient une excuse bidon pour sécher le passage de Visa l'année dernière), c'est le programme léger
Oui, je n'ai pas peur de le dire, c'était léger ! Mais qu'est-ce que j'ai galéré… C'est rassurant, j'ai encore besoin de la CASIM !
Le programme commence par un QCM… esprit CASIM ! Un questionnaire dans lequel toute réponse bidon peut être juste, même celle que tu ne vas pas prendre au sérieux tellement tu penses qu'elle a été mise là uniquement pour t'amuser. Tant pis quelques points perdus bêtement, c'est le jeu.
Le reste de la journée contraste avec les CPM par son rythme. Alors qu'on a l'habitude pendant l'année de tourner souvent et rapidement sur les ateliers, pour le Visa on est obligés d'attendre son tour et le nombre de passages est limité. En conséquence, de nombreux moments à attendre et à apprécier la compagnie de la troupe, toujours de bonne humeur et prête à la rigolade.
Le premier atelier pratique porte sur les trajectoires. Une sorte de micro-balade où tu as l'impression de former… le moniteur qui te suit en lui montrant tes plus belles trajectoires de sécurité. J'ai l'honneur de former notre président qu'on voit bien ensuite sur les photos, tout fier de montrer à tous le diplôme qu'il a reçu.
Après les virages, la pause déjeuner. Ah non… On est en avance alors autant commencer la maniabilité. Ben tiens, l'Épreuve ! Celle pour laquelle on est tous venus bien entendu.
Ma moto étant en rodage, je choisis d'utiliser l'ER6 de l'association. Pas simple de prendre en main une moto qu'on ne connait pas vraiment… Je m'entraîne en bout de parking à faire des cercles avant de me lancer dans le parcours pour lequel je n'ai que deux tentatives possibles.
Je suis le dernier de la matinée à passer, c'est le moment d'aller reprendre des forces au restaurant.
Pendant l'épreuve de maniabilité, tout l'esprit de la CASIM flotte sur le courageux participant. Des dizaines de paires d'yeux attentives et bienveillantes, n'espérant qu'une chose, que ça se passe pour le mieux. Et des salves d'applaudissements en fin de parcours.
Une fois tout le monde passé sur l'épreuve de maniabilité, quoi de mieux qu'une petite sieste à l'ombre d'un arbre ? Ah non, ce n'est pas un sieste qu'on nous propose mais de parler secourisme…
Jeff me propose une mise en situation. J'arrive avec un passager adulte sur les lieux d'un accident impliquant un automobiliste inconscient (et dire que les automobilistes pensent que ce sont les motards qui le sont…). Sécurisation, balisage, appel des secours, je retranscris (presque) bien ce qu'on a vu en début d'année. Quelques petits oublis mais Jeff me les signale, ce qui permet de les imprimer correctement dans mon cerveau pour une prochaine fois.
Nouveau temps mort en attendant que tous soient passés, nouvelle occasion de prendre du bon temps ensemble. Arrive alors l'anecdote qui en dit long sur l'implication sans faille de nos moniteurs. Yannick me convoque dans le bureau (climatisé, veinard !) du préfabriqué. Je m'installe et il me demande « mise en situation ou QCM ? », moi, perplexe « Mais de quoi s'agit-il exactement ? » « De secourisme… » « Eh, mais je l'ai déjà fait avec Jeff. » « Bon ben dégage alors ! ». Décidément, ils ne rechignent pas devant le boulot !
La dernière épreuve porte sur le freinage. Tous ceux qui ont choisi d'utiliser l'ER6 de l'association commencent à le regretter en comprenant qu'ils devront l'utiliser aussi pour le freinage. Pour moi c'est une première, je n'ai jamais utilisé de moto avec ABS… Les commandes ne répondent pas du tout comme sur ma moto mais je ferai avec.
À l'exception de quelques uns qui ont voulu s'essayer à la cascade, l'épreuve ne semble pas nous stresser plus que ça et se passe assez tranquillement. On sent que la fatigue et la chaleur commencent à puiser dans nos ressources et l'ambiance est beaucoup moins enjouée qu'au début de la journée. Pour certains c'est carrément l'heure de la sieste.
Tout le monde est passé, c'est au jury de travailler (il était temps, bande de feignasses !). Ils se réunissent pour une séance de travail sérieuse (bon, mettons « une séance de travail », ça fera bien l'affaire). De notre coté, on attend avec impatience et inquiétude le résultat de leurs délibérations. On sent que l'ambiance est, là encore, dans l'esprit CASIM, sérieux, mais une dose de rigolade ne fait pas de mal.
Lors de la remise des résultats, chacun partage la déception de ceux qui n'ont pas été reçus et la joie de ceux qui sont appelés à venir chercher leur diplôme. Moment solennel mais, là encore, détendu et toujours propice à s'amuser.
Finalement la journée s'est conclue par un pot pour célébrer la promotion au rang de moniteur de Pierre, quelques mois plus tôt.
Malgré le rythme soutenu des activités de la CASIM tout au long de l'année et malgré la fatigue de cette journée, je crois que nous sommes tous rentrés un peu déçus que l'année s'achève déjà… Je me souviens encore des discussions sur le forum avant l'ouverture de saison en octobre où tous répétaient qu'ils étaient vraiment pressés de se retrouver, je comprends mieux maintenant.
Cette année m'a été très bénéfique au niveau de mon aisance générale au guidon de ma moto. C'est l'objectif principal de la CASIM et on peut dire qu'elle a rempli son rôle. Ce que je n'avais pas mesuré lors de mon inscription, en revanche, c'est qu'au delà des aspects traditionnels de la formation (ou un sachant transmet à un apprenant), l'état d'esprit qui règne à la CASIM fait qu'on aura forcément quelque chose à apprendre de tous puisque tous sont venus pour apprendre, mais également partager leurs connaissances et expériences en toute simplicité.
Bref, comme je l'ai déjà écrit, ils sont bien ces motards de la CASIM !