Easy Rider a écrit :Ouais, c'était plutôt pas mal.
P.S.:
Que reste t’il des voyages sur nos merveilleuses montures…
Une fine poussière sur nos bottes, les reliefs d’un holocauste de moustiques sur le phare, quelques courbatures dans des muscles improbables et une nostalgie insidieuse de beaux souvenirs, dans un fatras d’images et sensations.
Comment décrire dans un compte rendu ce délicieux amalgame : la mer étincelait tandis que nous longions la côte d’Emeraude, les rires sonores d’une tablée de copains qui se lâchent, un virage, la joyeuse connivence de ceux qui ont fait la route ensemble, le recueillement silencieux et partagé moteur éteint au crépuscule devant un ciel mauve irréel sur le mouillage immobile de doris sur la Rance, l’impression de revenir à la vie dès la première gorgée de bière fraiche sous le cagnard, un autre virage encore mieux que l’autre, les vannes toujours efficaces de ces gros lourds de motards au bord de la piscine, le grand respect devant l’ organisation si inspirée de nos G.O. qui savent alterner temps forts –que le Diable me tripote s’il n’était pas somptueux ce parcours de rallye du dimanche matin !- et temps libres, un vallon ombragé qui serpente, des visites guidées captivantes (l’Abbaye du Mont Saint Michel avec un cas zoologique alliant érudition et sectarisme…, Fort la Latte), et puis des filles qui rient et sentent si bon le matin (St Malo est un port morutier), les estomacs qui se lestent parce qu’on a faim –God saves the Queen Amann-, des quilles ( mais remplies de rouge, ça change des parcours de mania sournois…), les vannes qui fusent, des nouveaux super sympas qu’on découvre au fil des 800 bornes d’une tranche de vie heureuse, le ballet des trajectoires depuis mon poste de « gentleman fermeur », et puis, et puis, et puis plein de trucs, et puis encore…
Et puis surtout rouler ensemble, longtemps, dans des paysages magnifiques, du mouillage de St Briac aux hautes vallées de l’Oust, «
en sécurité mais pas mou ».
C’est terrible : « Que reste t’il des voyages sur nos merveilleuses montures ? » L’envie de repartir très bientôt, loin, sans motif sérieux, «
plein fait et pression des pneux OK ».
Le sens de cette œuvre d’art de weekend concoctée par Gérard et Philippe (
Merci, c’est court, mais c’est grand) c’est peut être cette envie irrépressible du prochain virage, celui que je n’ai pas encore enlacé, l’osmose physique avec ma bécane, le déni du concept de freinage pour se diluer dans la courbe, la position d’équilibre parfait, le regard qui porte, le rétrogradage appuyé du coup de gaz qui sonne, l’apesanteur, le vent, la jubilation, la légèreté, l’ailleurs autrement…
J’ai adoré rouler, la bas, avec ceux qui y étaient.
«
Qui sait décrire dans un compte rendu un délicieux blablabla blablabla blablabla », qu’il radotait, l’ancien ?: Pas moi, Ducon, sinon je deviendrais bavard.
Start!