Dans ce qui suit, seule la dernière ligne a une certaine signification …
Ça fait une semaine que je guette la météo tous les jours afin de savoir, ou espérer savoir, le temps qu’il fera ce vendredi
Mais pourquoi tant d’impatience à connaitre le temps qu’il pourrait faire un certain vendredi 9 janvier 2015? Et puis d’abord, qu’est-ce qu’il pourrait y avoir un vendredi 9 janvier ?
Après un mois de purgatoire, la vie reprend, le circuit Carole ouvre ses portes après la trêve des fêtes de fin d’année.
De plus, j’ai reçu les pièces pour refaire une beauté à ma belle (ma mobylette) et le Père Noël lui a amené des jolis chaussons tous neufs (des metzeler M7RR, pour les néophytes) les mêmes que ceux qu’il utilise pour son traineau quand il fait beau. Donc tout est prêt.
Donc en début de semaine, la météo annonçait « (presque) beau pour vendredi »
Mais au fur et à mesure que la semaine avançait, mon optimisme décroissait au fil des prévisions.
Ce matin, il était annoncé « pluie le matin, couvert l’après-midi », donc de quoi enfiler le cuir, enfin pour les plus optimistes. Et comme je suis un gars optimiste (parfois), je me suis senti obligé.
Toute la matinée, j’ai surveillé le temps au travers de la fenêtre de mon bureau. Lorsque vers 10h la pluie s’est arrêtée de tomber, je me suis senti poussé des ailes.
13h, je quitte mon travail, direction le 9 3, lieu de villégiature du circuit.
Au début , le trajet se passe bien, ça roule, pas d’eau. Et puis, zut, un léger crachin. Je me dis que c’est sans conséquence et que ça va vite s’arrêter.
13h30’, j’arrive à Carole. C’est la foule des grands jours, nous sommes . . . 2 irréductibles (ou inconscients, voir barjots) dans les « starting blocs ». Pas grave, les autres ne savent pas ce qu’ils manquent !....
Je regarde la piste, c’est quand même bien humide, voire plus. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais améliorer mon meilleur temps, mais bon, pas grave ; le principal est de tourner et de se faire plaisir. Pour ce qui est des records, ça attendra des cieux plus cléments
Je vais m’inscrire auprès de la fille de la FFM. Je suis le premier inscrit de l’année. Pour une fois que je suis premier quelque-part, c’est jour de fête.
Mais une légère pluie revient. M…
Pour s’arrêter un peu plus tard, mais le mal est fait : la piste est encore plus détrempée que lorsque je suis arrivé.
Ce ne va pas être la joie de tourner dans ces conditions.
Mais bon, si je suis venu, c’est pour en profiter, ou tout au moins essayer.
A 14h, les fauves sont lâchés.
On se retrouve à deux furieux avec la piste rien que pour nous.
Comme disait Don Diègue lorsqu’il racontait sa sortie entre potes :
« Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port »
Et bien nous, on est partis à 2 en début de session et on s’est retrouvé à 4 vingt minutes plus tard ;
Yes, on a doublé le nombre de participants, ça se bousculerait (presque) au portillon.
Cette première session est plutôt calme. Il faut que je reprenne mes repères, être cool pour cette reprise. Comme la pluie a voulu se mêler à la fête, il faut quand même ne pas trop s’emporter et garder un poil de lucidité (si, si, je sais ce que c’est !...) .
J’essaie de bien doser mes accélérations et de ne pas trop appuyer sur les freinages, ça passe.
Il y a quand même quelques endroits du circuit qui sont glissants, il ne faut pas être trop « expressif ».
Au bout de 20’, je m’arrête pour ne pas abuser des bonnes choses. Il faut en garder un peu pour la suite de l’après-midi.
Tout comme je fus le « premier inscrit » de l’année, cette journée est celle des « premières » et il y a aussi la première chute de l’année.
Un gars avec une Kawa Ninja 250 un peu trop enthousiaste qui freine sur l’angle (il freine alors qu’il penche dans un virage pour les non motards) sur le mouillé. Le résultat est sans appel : tapis !... le gars se relève sans bobo, mais son brélon vert est un peu raboté aux entournures.
Après cet intermède, la vie reprend.
Seconde session. Les tours s’enchainent avec un tout petit plus de sérénité (ou d’inconscience) sur le mouillé.
Ca glisse quand même parfois.
Je me suis planté sur un virage en tirant tout droit dans une échappatoire, rien de grave, mais il faut faire attention quand même. Au fil des tours, j’arrive à engranger un minimum de confiance. Je me sentirais presque bien. Je dis bien « presque » car rouler sur le mouillé n’est pas mon terrain de jeu préféré.
Je m’arrête au bout de 20’ car c’est à partir de ce moment que tu te sens trop bien et que tu commences à rouler au-delà de tes pompes.
Un petit break, une pause pipi (toujours pas de clop) et je reprends la piste.
Je me sens presque pas trop mal, malgré mon appréhension du mouillé, car la piste ne veut pas sécher
Il y a un (tout) petit rayon de soleil. Je me dis que ça va aider à sécher la piste. Mais que nenni, la piste st toujours aussi humide.
Je me sens plutôt bien. Sauf que mon excès d’optimisme m’incite à ouvrir (un poil) plus. Sur une accélération en sortie de virage, je sens que ça glisse de l’arrière. Sur un freinage, je sens l’arrière qui bloque.
C’est le signe que j’ai atteint mes limites.
Soit je continue sur ma lancé au risque de me mettre au tas, ou soit j’arrête avant de me planter comme une grosse m…
à (très) bientôt 55 ans, il faut quand même que je me décide à ne pas toujours vouloir trop en faire.
Et une étincelle de lucidité (si, si, ça m‘arrive, pas souvent) m’incite à arrêter ainsi
J’aurais fait 3 sessions de 20’, ce qui n’est pas si mal que ça au final
Et puis, la météo devrait être plus clémente dimanche, même s’il risque d’y avoir plus de prétendants au bal.
Une photo prise par Jérôme Laumaillier sur le site des transformistes
Mais tout ça n’est que pure futilité au regard du triste spectacle du monde qui nous entoure.
le circuit Carole se trouve à quelques encablure de Damartin en Goele où se déroulait un autre événement d'une autre tragédie
En ce vendredi 9 janvier, je suis Charlie…..
