Très bonne synthèse Olive, mais que je complète avec celle des deux tire au cul, qui il est vrai, se sont fait plaisir en balade
. Il faut dire que c'était un peu le souk au niveau des attributions d'accompagnement...
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Cette journée EDSR 91 est la plus grosse manifestation du genre sur le territoire, inutile de vous dire que plus de 400 motards inscrits mobilisent beaucoup de personnel et de moyens financiers pour mener à bien cette journée dédiée à la sécurité routière des motards. Le budget, rien à dire, il était de plus de 23000.00€, grâce aux contributeurs que sont les sponsors locaux, privés et publics et ce qui aura permis d’offrir un excellent café croissant et un déjeuner complet à l’ensemble des participants et autorités.
Sur les effectifs dédiés à l’encadrement, pas de sponsors mais des bénévoles dont la Casim 77, avec une dizaine de casimirs et casimirettes rompus au roulage de groupe et à la conduite de groupes, grâce à qui et je l’assume sans honte aucune, les transferts d’un site à l’autre pour les ateliers répartis autour de Corbeil ont été une réussite, malgré des groupes de 40 motards en moyenne, tandis que les effectifs de la BMO 91 et de la Garde Républicaine étaient en charge des groupes de balades avec des groupes de 6 motos maximum, mais nous y reviendrons…
La météo était avec nous ce jour là, avec un soleil omniprésent et une température agréable tout au long de cette journée, contribuant grandement à la bonne ambiance et au succès de cette dernière.
Après le café croissant d’accueil précédant le contrôle des motos, des papiers de celles-ci et de leurs propriétaires, tous les participants et encadrants se retrouvent dans le gymnase David Douillet pour la présentation de la journée et le discours des autorités locales, préfectorales, ministérielles et militaires. A noter, la présence de M.Barbe, actuel délégué interministériel à la Sécurité Routière (zut, pas de Mme. Perrichon hi, hi !).
Après ce petit passage obligé et la transmission des consignes de sécurité, des différents ateliers et la répartition des groupes, l’Adjudant Duclos prend les encadrants de la Casim pour les répartir dans des groupes. Nous sommes en charge du transfert d’une cinquantaine de motards d’un point à un autre, quatre au total, empruntant des parcours route, ville, autoroute. Chaque convoi est ouvert par un gendarme de la BMO. Je me retrouve avec William et Thomas pour notre premier atelier qui se trouve à la caserne des pompiers de Corbeil, une petite dizaine de kilomètres de notre point de départ.
Première impression, oups, 35 motos, c’est …énorme et 4 au total pour encadrer, c’est peu. Petit détail, il ne sera pas dit aux participants quel rôle sont chargés de jouer ces étranges motards en gilets jaunes fluo, on dirait des, mais qui n’en sont pas… première petite faille de l’organisation.
Dès que le convoi se met en branle, c’est la fête au village, tant de motos différentes, de motards aux niveaux hétérogènes mais avec un point commun, aucune expérience du roulage en groupe et de la discipline inhérente à cette technique. Je ferme le convoi avec William et d’entrée de jeu, je vois Thomas prendre les choses en mains pour tenter de faire garder un aspect cohérent au groupe, de façon à ce que celui-ci ne se mette pas en danger et ne mette pas non plus les autres usagers en danger. William et moi appliquons les mêmes techniques, mais il faut reconnaitre qu’il faut immédiatement s’affirmer car l’indiscipline et l’inexpérience sont les maîtres mots de ce groupe.
Nous arrivons enfin à la caserne des pompiers, tout les monde est là, pas de pertes. Nous débriefons rapidement avec Massimo, notre gendarme ouvreur pour lui faire part de notre ressenti. Celui-ci nous fait fractionner les groupes pour le second atelier, qui se trouve aux pieds des moulins de Corbeil. Ca se complique aussi, du fait du départ de Thomas pour des obligations perso. Massimo prend un groupe d’une quinzaine de motos, William et moi nous chargeons d’encadrer les 20 autres.
C’est à ce moment que je prends conscience que nous sommes des chiens de bergers, guidant un « troupeau » indiscipliné et inexpérimenté, non pas dans les alpages, mais en parcours urbain, où les pièges ne manquent pas. Je peux vous dire que c’est à ce moment là qu’on sait que l’on ne perd pas son temps à la Casim, tant au niveau de l’apprentissage, que des progrès que l’on a accompli et que l’avenir de notre cause est réel avec tout ce potentiel de gens à former.
La mission s’apparente maintenant à un réel convoyage, où il faut prendre des décisions pour lesquelles nous n’avons pas forcément d’habilitation, à savoir, arrêter la circulation à un rond point pour faciliter le passage du groupe, faire quelques entorses au code pour faire recoller des retardataires ou des hésitants au sein dudit groupe.
Le second atelier se termine et déjà nous repartons sur les Coudray Montceaux à notre point de départ, en empruntant l’A104 et l’A6, une formalité. Sauf que ces deux axes sont complètement bouchés, du fait de travaux et faire passés 35 motos en interfile, ça va être « sport ». Massimo ouvre la voie avec sirène et gyrophare pour désengorger cet attroupement de motards au milieu des bouchons. William prend en charge une jeune permis en Ducati qui est en panique totale et refuse de faire de l’interfile. Je fais tout mon possible pour que le groupe ne se sépare pas et le guider en sécurité. Le chien de berger a repris du service : je n’arrête pas de remonter le groupe pour indiquer sur quelle voie se positionner, à ce moment je n’ai plus les deux mains en même temps sur le guidon, j’ai les yeux en 16/9 em et les méninges à 200 à l’heure et je réussis à en récupérer qui partaient pour Lyon en loupant la sortie des Coudray Montceaux. J’ai dû au moins perdre tous mes points, car entre rouler sur la BAU, chevaucher les zébras, les injonctions faites aux voitures, ça fait au moins 12 points, mais au final, tout le monde arrivé à bon port.
Honnêtement, gros coup de barre à l’arrivée car gros stress durant ce convoyage, mais heureux de l’avoir fait.
Massimo annonce à William et moi que nous avons deux heures de pause pour déjeuner, qui se réduiront à 30 mn, quand Olivier et Fred viennent nous chercher pour nous dire que nous sommes attendus pour le débrief de l’après midi. A peine le temps de finir le repas que nous nous retrouvons tous les deux au milieu d’un parking vide… Du coup, on se rend sur le grand parking, où nous nous retrouvons avec un autre gendarme de la BMO de Palaiseau et 3 autres motos et c’est parti pour une balade, chouette !
Nous avons parcouru 15 km. Quand William me dit : « mais si nous sommes là, qui est-ce qui assure les convois de cet après-midi ?….oups ! ».
Bon trop tard, on va pas faire demi-tour et puis Olive et Fred ils aiment ça se taper les têtes de bois. Donc nous voilà partis pour 90 km de balade. Là aussi, nous pouvons voir la différence entre un roulage Casim et hors Casim. Un bon petit groupe mais on pionce à l’arrière. Notre gendarme s’en aperçoit et après la pause (merci à lui car il a payé sa tournée : la tête des gens quand ils voient entrer et sortir un gendarme et des motards du bistrot), il met William et moi en deux et trois et là…. Gazzzzzz !!!!!P….n que c’est bon ! Les ronds points, wizzzz, les courbes….re wizzzzz. Et de penser que nos petits potes de la Casim n’ont pas cette chance, c’est trop fun !!!
Tout à une fin et nous revoilà à notre point de départ. Nous retrouvons toute notre petite bande de la Casim et échangeons sur le déroulement de cette journée et du plaisir que nos avons à rouler entre nous et de la hâte d’arriver à notre premier CPM de la semaine prochaine.
Vient le moment du tirage au sort de la tombola qui sourira à Michel et Olivier A, un chargeur de Smartphone pour l’un et un casque AGV pour le second, super !!!
Vient ensuite le discours de clôture des autorités et second couac de cette pourtant belle journée : aucune mention ou remerciement de la participation de la Casim 77 au déroulement et à l’encadrement des groupes, c’est par très fair play, mais comme dit Thomas, on a fait le job. A revoir pour la comm l’an prochain.
Pour conclure, très belle journée et très bonne expérience. La Casim est d’utilité publique et à l’heure où le législateur s’interroge sur la formation post permis, on peut raisonnablement penser et dire que la Casim y a toute sa place, quand on voit le niveau du motard lambda lors de cette journée.
Plus je me juge, moins je m'estime, mais plus je me compare, plus je me rassure.