Au Maroc en moulin à riz

[rubiks]

Génial

[CafeNoisette33]

Charles, j'adoooooore !
Je suis fan !

Vivement la suite romancée ...

[vrehag]

Superbe.

La suite est attendue avec impatience.

[Charles33]

Lundi 10 heures :

La joyeuse bande est en route en direction de Ouarzazate. Nous emprunterons donc la route des mille casbahs, mais pour l'instant, c'est un peu droit et très désert.
Ca me fait quand même rudement plaisir de rouler en groupe. Et quel groupe ! Que des amis de longue ou courte date. Avec eux, je roulerais n'importe où.
La colonne est uniquement constituée de BM, ma petite Ténéré est la seule exception. Même le fermeur est en BM, une X5 avec 4 roues .
J'avoue être un peu amusé par le chargement pachydermique de certaines motos. C'était une forme de jeu : à qui
emporte le plus de matériel. Heureusement, nous n'aurons pas besoin de grand-chose, pas de panne et quasiment pas de casse. Mais grâce à ces chargements, nos dames ont toujours été très élégantes (les hommes préférant jouer les baroudeurs barbus).

A Boumaine, l'ouvreur prend une décision que je prends pour un cadeau personnel : il décide de repartir dans les gorges du Dades, bien que le groupe les a déjà visitées la veille.

Je suis saisi par la beauté de la vallée, d'abord assez large, avec une roche qui nous offre toutes les nuances de l'ocre au rouge vif. Des virages à foisons qui découvrent en sortie des paysages toujours plus magnifiques car le relief se met de la partie et nous montons et descendons, ce qui donne des points de vue superbes.

La vallée, comme dans les plus beaux spots de moto ne tarde pas en se transformer en gorges. Desfilados, gargantes, gorges… Du Verdon à Galamus, du Vercors au Gorges du Tarn, les motards français sont gâtés par la nature, mais, là je dois dire qu'on ne roule pas dans un paysage, mais dans un mythe. Ces gorges du Dades sont vraiment parmi les plus belles que j'ai pu parcourir. Les bords de la route sont déserts, mais ça et là un établissement offre un point de restauration et un point de vue parfait pour les photographes. Il n'y a pas pour autant de pollution du paysage.
La terrasse d'un bar restaurant nous fera sauter aux yeux une image vue 100 fois sur les forums de motos, une montée en lacet. Impossible de ne pas la photographier soi-même même si l'image traine partout. C'est notre tour Eiffel, notre Pont sur la Tamise. Y être, c'est extravagant !

Mais le "plaisir des yeux" n'occulte pas le plaisir de piloter. Le revêtement est bon et les virages succulents !

A propos de succulences, nous nous arrêterons dans une maison au bord de la route pour déjeuner. Belle surprise ! Derrière la maison, juste au bord des gorges, se trouve une tente berbère (en laine de poil de chèvre) au bord d'une petite piscine. Nous mangerons donc là brochettes et tagines en profitant d'un des plus beaux paysages du monde, allongés sur des tapis.

De retour sur la route de Ouarzazate, nous bifurquons bientôt vers la Vallée des Roses. Mais de rose, point en cette saison.
La vallée est donc de couleur ocre, une fois de plus, mais avec en prime le vert des pentes de l'oued qui, comme le Dades, voit de l'eau couler en permanence dans son lit.

Il faut savoir qu'au Maroc, comme d'ailleurs en Espagne, quand on parle de rivière, (oued ou rio) il s'agit le plus souvent d'une large trace caillouteuse qui semble creusée par un Caterpillar géant et qu'il n'y est pas question d'eau, au moins dix mois de l'année.

Jolie vallée, belles arêtes rocheuses, des villages. L'un d'eux marque la fin de la route. Personne n'a envie de faire demi-tour. Nous demandons s'il y a une piste vers Ouarzazate. La réponse est oui. Mais cela ne veut rien dire. En fait, quelle que soit la question, au Maroc, la réponse est toujours "OUI". Nous le savons, mais tant pis, l'envie de faire de la piste est trop forte.
On y va !
Où ?
On ne sait pas trop. La direction du soleil est une indication suffisante.

Adrénaline. Vous je ne sais pas, mais moi, j'ai toujours une agréable poussée d'adrénaline quand je quitte le bitume pour le off road. La piste est très praticable, du moins au début. Ma "petite Téneré" a un Tourance à l'arrière. Je connais bien et j'aime bien. Même si le poids est très différent de celui de ma Caponord, le comportement est assez semblable.
A l'avant en revanche, j'ai un Sava, fabriqué à la main par des petits enfants dans des caves des pays de l'Est (non, je plaisante).
Ca danse pas mal, et je comprends que la fourche de la Ténéré n'a rien à voir avec celle de la Caponord (40 mm). C'est flou, ça danse, c'est Rock & Roll. Tant mieux !

En mer, j'adore le moment où la côte disparait pour ne laisser voir que la beauté pure de l'Océan. Je ressens bientôt la même chose quand le paysage s'étend vierge autour de nous, sans plus aucune trace de vie humaine, de vie tout court, car les bestioles sont cachées.

Nous sommes au cœur d'un immense cirque bordé au loin de montagnes basses. Une vallée géante en fait.

La piste est une très légère trace à peine visible. On hésite souvent, on la retrouve chaque fois.(mais est-ce la même ?) C'est bon, mais c'est long

On aperçoit enfin un village, quelques maisons perdues au milieu de rien, sans route, sans électricité, sans rien en fait. Pourtant des gens vivent là. Ils nous confirment que la route de Ouarzazate est bien là. Ils nous auraient aussi bien confirmé le contraire.

Le sol est de plus en plus difficile, de plus en plus technique. Tout cela se poursuit dans le lit d'un oued, la piste et la rivière (à sec) ne font qu'une. Mais les cailloux qui tapissent notre chemin roulent sous nos pneus et les chutes sont nombreuses.

Autour de l'oued, des grottes. Des gens vivent là. Dans un dénuement presque total.

A la tombée de la nuit, nous sommes à deux doigts de nous arrêter pour un bivouac qui nous tente bien (des aventures à raconter, chouette !) mais juste à ce moment deux ou trois maisons se dessinent dans la pénombre, on s'approche, on monte une pente et…
Et…
La route !
Celle qu'on espérait, qui se trouvait au bout de l'oued sur la carte, mais à quelle distance, nous ne le savions pas.
Retour nocturne et bitumé sur Ouarzazate à des vitesses peu marocaines (qu'est-ce que ça parait stable le macadam) par chance, il n'y eut pas trop d'objets non identifiés sur la route.

Hôtel, dîner, dodo. Quelle journée ! Quelle banane ! Vivement demain !

[Marion]

"les chutes sont nombreuses"
j'espère que vous n'avez pas trop de bleus tout de même Revenez nous entier surtout!

[Charles33]

j'espère que vous n'avez pas trop de bleus tout de même

Non Marion, pas de bleu heureusement.

Les chutes sur la piste sont à l'arrêt ou à vitesse très lente.

Pas de souci sur piste en général, mais sur la fin, nous roulions sur des cailloux ronds dans le lit de l'oued.

Au fait, il y a un décalage de 15 jours, le lundi en question est le lundi 17 septembre. Je suis rentré depuis samedi 23, mes amis sont de retour depuis dimanche dernier. Entiers !!

[Marion]

XD ça m'étonnait que t'ais eu le temps de faire le travail sur la vidéo depuis là bas...

Finalement je n'ai tjs pas eu l'occasion de la voir, puisqu'on va la regarder ensemble avec Al-X, sinon je vais lui faire du spoil... je me connais, je serais incapable de ne pas lui en parler

On te voit dimanche?

[senga]

Quel merveilleux récit!
Ca donne envie de partir au long des routes et des pistes.

Merci de nous faire partager ce moment de vie magique!

[Charles33]

Un petit up pour Baptiste.

Bonne et belle route l'ami.

Raconte au retour.